Articles pour le tag: Liberté

Petite difficulté sur le hasard et la liberté : sending an SOS to the Lecteurs

Philosophie, Sciences & techniques 11 commentaires »

Hier je mangeais des fruits en écoutant 20 minutes de ceci. Affaire de hasard, car j’ai acheté une radio à l’ancienne, m’offrant ainsi les joies du zapping. C’est l’occasion de faire le tour de ce que je comprends du rapport entre hasard et liberté.
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Comment en finir avec la liberté, et accessoirement justifier d’un certain embonpoint

Modes d'emploi 1 commentaire »

Liaison pivotOn pense la liberté en termes d’alternative : ou bien on est libre, absolument ; ou bien on est déterminé, absolument. Pas d’entre deux. Tout, ou rien. Entre la liberté et le déterminisme, il y a une différence de nature et non de degré.

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Penser et/ou calculer

Sciences & techniques 1 commentaire »

Deep BlueQue penser, ce soit calculer, voilà une théorie qui convainc aisément. Quiconque a déjà joué aux échecs a le sentiment que pour vaincre, il doit calculer mieux que son adversaire. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle achève la démonstration. Qu’est-ce qu’un ordinateur (a computer : un calculateur) intelligent, si ce n’est une machine additionnant des 0 et des 1 par le biais de subtils algorithmes ?

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Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution

Doxographies, Histoire, Philosophie, Politique Pas de commentaire »

Alexis de TocquevilleIl y eut au XVIIIe siècle bien des révolutions libérales. Notamment l’américaine, dont Tocqueville (1805 – 1859) étudia d’une certaine manière les effets dans le désormais classique De la démocratie en Amérique qui est, plus largement, une lecture de la civilisation américaine.

L’Ancien Régime et la Révolution, texte plus tardif du même Tocqueville, tente quant à lui de cerner les causes qui enfantèrent une autre révolution : la française de 1789.

La thèse que présente Tocqueville est que la Révolution française ne constitue pas une rupture dans l’histoire de France. Il y a pour lui une continuité entre l’avant et l’après. La Révolution n’est pas sortie de rien. L’Ancien Régime était fondé sur un terreau de liberté qui contenait ainsi les premiers germes de son effondrement. Pour Tocqueville, la Révolution ne fit qu’abolir les derniers privilèges féodaux pour compléter les libertés déjà acquises progressivement jusqu’au XVIIIe siècle.

L’extrait présenté ci-dessous est tiré d’un des derniers chapitres du livre. Dans les pages précédentes, Tocqueville montra en quoi maintes libertés que l’on croit faussement être les fruits de la Révolution existaient déjà durant l’Ancien Régime. Après avoir minutieusement reconstitué ce paysage pré-révolutionnaire, il montre comment la Révolution en est sortie presque nécessairement.

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La morale rousseauiste de Kant

Doxographies Pas de commentaire »

KantAu fond, l’impératif catégorique est rousseauiste. « Agis de telle sorte que tu puisses vouloir que tout le monde agisse ». Là est la volonté générale. Il faut s’y plier. La morale kantienne n’est que rousseauisme déguisé. C’est donc à jeter. Mais la dissimulation était habile.

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René Descartes, Méditations métaphysiques, Méditation quatrième

Doxographies, Philosophie 4 commentaires »

Renatus Descartes Le texte étudié ici est extrait de la quatrième méditation des Méditations métaphysiques écrites par Descartes (1596 – 1650) en 1640. Mécontent de l’incertitude qu’il a rencontré dans les sciences, comme il le raconte dans la première partie du Discours de la méthode, Descartes se mit à la recherche d’un moyen lui permettant de construire une connaissance cette fois-ci certaine et indubitable, « si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques ne soient pas capables de l’ébranler » (Ibid., Quatrième partie). La méthode cartésienne est bien connue. Elle consiste justement à user de ces suppositions sceptiques comme d’un outil pour tout révoquer en doute « afin de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle » (Ibid., Troisième partie). En somme, c’est à une tâche fondatrice que s’attelle Descartes. Faire tabula rasa de toutes ces connaissances si branlantes car bâties « sur du sable et de la boue » (Ibid., Première partie), puis tout reconstruire à partir du fameux point d’Archimède. C’est à cet ambitieux projet que sont vouées les Médiations. La quatrième de ces six méditations occupe un rôle essentiel dans ce projet de refonte du savoir, puisqu’elle traite justement « Du vrai et du faux », comme son sous-titre l’indique. Le texte des Méditations est comme un mouvement où chaque instant est essentiel, nécessaire. C’est pourquoi il nous faut tenter de reprendre ce que Descartes à découvert à ce stade de sa réflexion. Le premier jour (car Descartes nous dit que chaque méditation peut correspondre à un jour), Descartes usa de son doute dans des proportions « hyperboliques », au point de ne plus pouvoir rien affirmer du monde tel un Pyrrhon. Le deuxième jour, il montra que seul le célèbre cogito était capable de nous sortir de ce scepticisme (qui n’est bien entendu que purement méthodologique), et qu’il était, pour user de la non moins célèbre comparaison avec l’arbre cartésien du savoir (Lettre-préface), la première racine de l’arbre de la philosophie; de là, il se pencha sur l’étude de ce qui était immédiatement le plus facilement connaissable, c’est-à-dire l’âme. Le troisième jour, Descartes ajouta une autre racine à son arbre qui n’est autre que Dieu, un « Dieu tout parfait » qui jouera un rôle essentiel dans son système.

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Le fondement de la morale

Philosophie, Politique, Sexus Empiricus Pas de commentaire »

DescartesNous avions montré il y a quelques temps que la morale reposait toujours sur un dogme ou quelque chose comme cela en raison des trilemmes de Fries ou de Münchausen ; la morale, comme le remarque Sartre avec l’élève qui était venu le chercher, tombe dans des conflits des devoirs et autres antinomies. Si bien que l’on se retrouve toujours tel l’âne de Buridan, non pas qu’on soit incapable de faire choix, mais incapable de choisir en raison la morale qui nous permettrait de faire ce choix.

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Réalisme épistémologique et déterminisme

Philosophie Pas de commentaire »

Ludwig WittgensteinLe déterminisme n’est pas une fatalité – si on ose ce mot. Il n’est fatal qu’en raison d’une conception épistémologique particulière, réaliste. Une première tentative pour s’en détacher fut celle de Kant, mais il n’est pas allé assez loin. Si le monde nouménal échappait au déterminisme – entendons aux catégories de l’entendement, au principe de causalité – le monde phénoménal restait lui soumis au déterminisme, aux lois. Il faudra attendre l’épistémologie du XXè pour que le détachement soit complet avec des auteurs comme Popper , Wittgenstein ou Poincaré, ou des philosophes comme Bergson. Ce dernier dit par exemple que la représentation du temps que nous avons, qui le géométrise, n’est pas le temps, que se le représenter en tant qu’étendue, c’est le dénaturer. Pour Popper, une loi devant par définition être réfutable, on sait par conséquent qu’elle ne dit pas le réel, qu’elle est plus une construction qu’un reflet fidèle du réel. Ainsi, notre connaissance du monde est nécessairement imparfaite.

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Kant et Bouddha

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BouddahLes Idées transcendantales sont censées se trouver chez tous les hommes : il n’y a qu’une seule raison et celle-ci ne peut fonctionner que d’une seule manière. Chaque raison de chaque homme cherche à totaliser le réel, par conséquent, chaque homme doit être conduit à l’Idée de Dieu, d’univers fini, etc. Or, que dire de ces cultures qui n’ont pas de Dieu, pas d’âme, ni d’univers fini ? Ici encore, le Bouddhisme est une énigme.

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L’exigence de la moralité prouve-t-elle l’existence de la liberté ?

Philosophie 5 commentaires »

Emmanuel Kant Rares sont les philosophes à se montrer d’accord sur le problème de la liberté; s’il leur arrive de s’accorder sur cette question, c’est plutôt pour montrer qu’il s’agit là d’une question d’importance, difficile. C’est que, comme le montre Kant dans la célèbre 3ème antinomie, la raison spéculative semble s’embourber sitôt qu’elle embrasse cette question. Mais pourquoi la raison veut-elle justement s’en occuper? Précisément parce qu’avec la question de la liberté, on a affaire à beaucoup plus que de la simple connaissance : on rentre dans le domaine de la vie pratique, de l’agir. En effet, si l’homme s’intéresse au problème de la liberté, c’est parce que la réponse à cette question influe directement sur son action, que l’homme y a un intérêt pratique. Ainsi, pour bon nombre de philosophes, il est impossible d’imaginer une morale sans l’existence de la liberté, au point que Kant, pour qui la raison spéculative se montrait incapable de répondre à cette question, allait jusqu’à dire que le simple fait que l’homme doive être morale suffit à prouver la liberté. On peut toutefois s’interroger sur ce qu’avance Kant ici : l’exigence de la moralité prouve-t-elle l’existence de la liberté? Lire la suite »