Articles pour le tag: Descartes

Descartes et la fille louche

Doxographies, Modes d'emploi 2 commentaires »

Il y a quelques temps Oscar Gnouros, ce brave Oscar, m’accueillit à la terrasse d’un bistrot et m’informa comment trier ses amis grâce aux précieux conseils d’Aristote. Après avoir commandé un monaco, je le remerciai pour ses propos intelligents. Puis je lui rappelais quelques judicieuses remarques du sieur Descartes.

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Le point sur les points

Choses dites, choses vues 1 commentaire »

Table des codes ASCIIOn le sait, l’hebdomadaire L’Express est en concurrence directe avec Le Point – chronologiquement, c’est d’ailleurs ce deuxième qui est apparu, grâce aux transfuges Revel et consorts, en réaction à la dégénérescence de L’Express, et qui venait le chahuter. Faut-il comprendre les dossiers que consacre L’Express ces dernières semaines à l’histoire de la ponctuation comme une attaque sournoise contre Le Point ? Peut-être est-ce trop dire. Reste que cela donne à penser.

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Conclusion. Montaigne, la lueur de l’aube des Lumières

Doxographies Pas de commentaire »

MontaigneÀ envisager le socratisme de Montaigne, on craignait a priori de se perdre dans une jungle montaignienne peuplée d’une infinité de Socrate opposés les uns aux autres. Cette peur n’était pas infondée : nous avons en effet trouvé trois Socrate. Ces trois Socrate sont des « idéal-types », des figures abstraites, épurées à dessein, qui ne se rencontrent jamais telles quelles dans le texte. Ainsi en est-il de ce Socrate idéaliste, qui préféra mourir de la ciguë, plutôt que de renoncer à sa « science de s’opposer ». Ou de ce Socrate machiavélique qui lui est opposé, capable de dompter la mauvaise fortune en transigeant sur les principes, par l’ironie. Mais sans doute est-ce le Socrate « homme ordinaire », sorte de figure intermédiaire entre ces deux dernières, qui, loin d’être « excellent », est le plus proche de ce que Montaigne concevait.

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Socrate, Montaigne et la modernité

Doxographies 3 commentaires »

HegelHegel [1] refusait d’accorder à Montaigne le statut de philosophe, comme si celui-ci n’appartenait pas à l’histoire de la pensée, à l’histoire de la philosophie. Pourtant, il est clair que Montaigne s’avère décisif sur bien des points pour comprendre notre modernité. De Socrate, Montaigne tirait des leçons pratiques adaptées à son temps ; pour le lecteur de Montaigne d’aujourd’hui, il est possible d’en faire de même à partir des Essais. Car, n’en déplaise à Hegel, Montaigne marque un tournant dans la pensée européenne quant aux rapports qu’elle entretient avec le légendaire, la connaissance et l’homme. Par conséquent, quels enseignements peut-on tirer du, ou plutôt des socratismes de Montaigne ? Lire la suite »

Comment prouver indubitablement l’existence de Dieu ?

Modes d'emploi 10 commentaires »

Saint Thomas d'AquinComme il est dit dans Les frères Dostoïevski Karamazov, « si Dieu n’existe pas, tout est permis ». On a tout à craindre d’un peuple qui se complairait dans l’athéisme le plus forcené, qui agirait comme s’il n’avait plus à redouter les foudres des puissances obscures. L’incroyance est un fléau qu’il faut vaincre, car elle est le premier pas sur le chemin conduisant vers l’anarchie de Sodome, de Gomorrhe, et autres Babylone.

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Heidegger, Être et Temps, « La tâche d’une désobstruction de l’histoire de l’ontologie »

Doxographies 17 commentaires »

Martin HeideggerToute investigation qui prétend en être une doit préalablement reconnaître la condition historiale du Dasein signifiant qu’il est avant tout « aventure ». Le Dasein est son passé, non pas en tant qu’il en est une réactualisation, mais dans le sens où celui-ci détermine sa présentéité. L’historialité du Dasein fait que celui-ci est comme aspiré par l’avenir.

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Cyclosophie

Philosophie, Sport studies 1 commentaire »

La Dali mobileOn peut affirmer sans trop se tromper que de tous nos philosophes, seul Cioran fut véritablement cycliste. « J’ai parcouru la France entière à bicyclette » a-t-il un jour affirmé, mais il se ventait beaucoup.

 

Mais qu’auraient fait tous les autres philosophes, s’ils avaient pédalé ?

 

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Comment justifier le fait que tu regardes les autres filles auprès de ta copine

Modes d'emploi, Sexus Empiricus 3 commentaires »

TentationIl t’arrive de regarder les autres filles, et ta copine te gronde, car elle trouve cela mal? C’est parce qu’elle n’a pas pris le temps de l’analyse philosophique. Voici trois propositions qui tentent de démontrer que son opinion est infondée, d’un point de vue perceptif, métaphysique et éthique. Lire la suite »

René Descartes, Méditations métaphysiques, Méditation quatrième

Doxographies, Philosophie 4 commentaires »

Renatus Descartes Le texte étudié ici est extrait de la quatrième méditation des Méditations métaphysiques écrites par Descartes (1596 – 1650) en 1640. Mécontent de l’incertitude qu’il a rencontré dans les sciences, comme il le raconte dans la première partie du Discours de la méthode, Descartes se mit à la recherche d’un moyen lui permettant de construire une connaissance cette fois-ci certaine et indubitable, « si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques ne soient pas capables de l’ébranler » (Ibid., Quatrième partie). La méthode cartésienne est bien connue. Elle consiste justement à user de ces suppositions sceptiques comme d’un outil pour tout révoquer en doute « afin de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle » (Ibid., Troisième partie). En somme, c’est à une tâche fondatrice que s’attelle Descartes. Faire tabula rasa de toutes ces connaissances si branlantes car bâties « sur du sable et de la boue » (Ibid., Première partie), puis tout reconstruire à partir du fameux point d’Archimède. C’est à cet ambitieux projet que sont vouées les Médiations. La quatrième de ces six méditations occupe un rôle essentiel dans ce projet de refonte du savoir, puisqu’elle traite justement « Du vrai et du faux », comme son sous-titre l’indique. Le texte des Méditations est comme un mouvement où chaque instant est essentiel, nécessaire. C’est pourquoi il nous faut tenter de reprendre ce que Descartes à découvert à ce stade de sa réflexion. Le premier jour (car Descartes nous dit que chaque méditation peut correspondre à un jour), Descartes usa de son doute dans des proportions « hyperboliques », au point de ne plus pouvoir rien affirmer du monde tel un Pyrrhon. Le deuxième jour, il montra que seul le célèbre cogito était capable de nous sortir de ce scepticisme (qui n’est bien entendu que purement méthodologique), et qu’il était, pour user de la non moins célèbre comparaison avec l’arbre cartésien du savoir (Lettre-préface), la première racine de l’arbre de la philosophie; de là, il se pencha sur l’étude de ce qui était immédiatement le plus facilement connaissable, c’est-à-dire l’âme. Le troisième jour, Descartes ajouta une autre racine à son arbre qui n’est autre que Dieu, un « Dieu tout parfait » qui jouera un rôle essentiel dans son système.

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Descartes, le dernier philosophe médiéval

Philosophie Pas de commentaire »

René Descartes« C’était une démarche totalement contre nature, et qui constituait un simple renouvellement de l’esprit scolastique, que de vouloir tirer d’une idée forgée de façon entièrement arbitraire l’existence de l’objet correspondant à cette idée » (Kant, « De l’impossibilité d’un preuve cosmologique de l’existence de Dieu », Critique de la raion pure). Ainsi se trouve confirmée l’opinion de Revel sur Descartes, à savoir, qu’il constitue le dernier penseur médiéval. Cela dit, on peut alors étendre cette remarque à tous ceux voyant dans l’argument ontologique une certitude apodictique, et cela de Leibniz à Hegel.

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