Gothique américainGrant Wood est un peintre américain né en 1892 à Anamosa dans l’Iowa, décédé en 1942 à Iowa City. Il suivit les cours de la Minneapolis School of Design and Handecraft en 1910, puis travailla comme designer, et posséda un atelier de travaux d’argent avec Christopher Hega à Chicago. Il se rendra à Paris en 1920, fréquentera l’Académie Julian en 1923. Il découvrira l’art de la Renaissance allemande et de la Nouvelle Objectivité lors d’un voyage en Allemagne en 1928, où il étudiera à Munich. Il retournera en Amérique et fondera la Stone City Colony and Art School en 1932 dans son Iowa natal, où il enseignera à l’Université d’Iowa de 1934 à 1941.

Influencé un temps par l’art de Rousseau, il peindra des toiles empruntes de naïveté comme L’arrivée du prinptemps (Spring turning) en 1936. C’est une grande simplicité qui s’empare de ce tableau, qui a des allures de jouets, représentant un paysage de l’Iowa. Pour réaliser ce tableau, il utilisa un modèle en glaise lui permettant d’étudier son objet et de le présenter d’une manière nouvelle.

À l’inverse, en 1930, son tableau Gothique américain, sans doute l’un des plus célèbres, se voulait d’un réalisme dur. Wood, choisissant son objet dans son Iowa, voulu montrer la réalité du Middle West. C’est parce qu’il connaissait on ne peut mieux ce sujet qu’il choisissa ce sujet. Deux personnages posent devant leur ferme, une fille (ce fut sa soeur, Nan, qui posa) et son père (le docteur McKeeby qui était son dentiste, posa), celui-ci tenant une fourche, symbole de l’Amérique profonde. Le regard grave et sévère, les deux personnages, ainsi que le décort, nous montre la réalité rurale américaine. Quand Wood publia ce tableau en 1930 à l’Art Institute de Chicago, il fit débat. On l’accusa de donner une vision trop caricaturale du paysan américain et d’avoir stigmatisé leur mentalité hostile à la civilisation, c’est-à-dire tout l’opposé de la pensée progressiste qui émergeait à cette époque dans les grandes villes, comme justement, Chicago. Mais Wood se défendit de tout parti pris : il voyait son tableau comme réaliste, c’est-à-dire comme conforme à la réalité de l’Iowa. Là est peut-être la raison qui décida la maison d’édition Flammarion de l’utiliser en couverture du deuxième tome de De la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville, au risque de réduire l’Amérique de Tocqueville aux paysans de l’Iowa.

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