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Qu’est-ce que comprendre une oeuvre d’art ?

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Jean-François RevelLes musées sont souvent le lieu d’intenses débats entre les spectateurs au sujet des oeuvres d’art qu’ils peuvent rencontrer. Ils se font part, entre eux, de leurs impressions, parfois au point d’en faire profiter même ceux qui ne souhaiteraient pas entendre leurs opinions et voudraient pouvoir goûter à ce qui se présente devant eux dans la plus grande quiétude et dans un silence presque religieux, digne d’une assemblée de quakers. Hélas, cela est rarement possible, au point que dans ses Mémoires, Jean-François Revel propose que l’interdiction de parler qui est faite dans les cinémas soit étendue aux musées et même à toute oeuvre d’art. C’est peut-être un verdict sévère que celui-ci, et peut-être n’est-il justifié qu’en partie. Car, c’est presque un truisme, mais si les gens parlent devant un tableau, une sculpture, un édifice, c’est tout simplement parce qu’ils ont quelque chose à dire au sujet de l’oeuvre qui s’offre à eux. Quelque chose à dire, qui n’est pas nécessairement des plus intelligents – et c’est cela qui semble gêner Revel, mais quelque chose quand même. Le contenu de ce quelque chose est varié, mais d’une manière générale, il concerne la façon dont les gens ont compris ce dont il parle. Et s’il y a discussion, c’est parce qu’ils veulent en débattre avec les autres : leur dire comment ils l’ont compris et savoir comment eux l’ont compris. Pour Revel, la plupart des spectateurs qu’il entend autour de lui semblent mal comprendre, ou tout du moins, moins bien que lui ou certaines personnes, d’où son irritation, qui peut-être est justifiée.

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Pour goûter une oeuvre d’art, faut-il être cultivé ?

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George GroszL’expérience que je fais lors de ma rencontre avec une oeuvre d’art débouche systématiquement sur un jugement concernant la valeur que je suis susceptible de prêter à l’objet qui se présente à mes sens (est-ce beau ou est-ce laid), puis selon l’issue de ce jugement, au fait que je puisse tirer une certaine jouissance de ma rencontre avec cet objet. Que je goûte la chose (comme on goûte un plat pour tester de sa réussite), et que je la trouve belle, alors je vais pouvoir à nouveau la goûter pour en jouir (comme on va goûter un livre en le savourant). En goûtant une oeuvre d’art, je réalise deux choses : je la teste pour voir si elle me convient, puis je la savoure; je la trouve belle, puis j’en jouis.

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