Articles pour le tag: Libéralisme

Thomas Hobbes, Léviathan

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Thomas Hobbes Le texte de Hobbes étudié ici est issu du chapitre 17 de la seconde partie du Léviathan traitant « des causes, de la génération et de la définition de l’ETAT ». De l’anthropologie qu’il a développée durant la presque totalité de la première partie, Hobbes va maintenant déduire un certain nombre de considérations politiques. Parmi celles-ci se trouve la question ici examinée de distinguer les prétendues organisations politiques que l’on observe chez les animaux de celles des hommes. En quoi ces deux modes d’organisations sont-ils semblables et en quoi divergent-ils ? Derrière ce questionnement qui peut paraître incongru à première vue et qui apparaît à un moment dans le texte de Hobbes où il ne semble pas avoir a priori de nécessité, se cache un véritable enjeu : la question de savoir s’il peut, oui ou non, exister un ordre politique naturel. Le projet politique « constructiviste » de Hobbes pourrait en effet être sérieusement remis en cause si l’on parvenait à démontrer qu’il est possible qu’un tel ordre existe. Car pourquoi s’évertuer à montrer les fondements de l’ordre politique si celui-ci existe naturellement ? C’est pourquoi Hobbes va s’attacher à réfuter cette position et à cette fin présenter dans ce texte de 1651 six arguments qu’il avait déjà formulé presque sous cette même forme dans des textes plus jeunes, comme par exemple dans The Elements of Law de 1640. Le texte est ainsi constitué d’un premier paragraphe introductif puis de six autres où sont présentés les arguments, lesquels pourraient être nommés par commodité : l’argument de la raison, de l’égoïsme, de la démocratie, de la rhétorique, du droit et de l’artificialisme.

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Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution

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Alexis de TocquevilleIl y eut au XVIIIe siècle bien des révolutions libérales. Notamment l’américaine, dont Tocqueville (1805 – 1859) étudia d’une certaine manière les effets dans le désormais classique De la démocratie en Amérique qui est, plus largement, une lecture de la civilisation américaine.

L’Ancien Régime et la Révolution, texte plus tardif du même Tocqueville, tente quant à lui de cerner les causes qui enfantèrent une autre révolution : la française de 1789.

La thèse que présente Tocqueville est que la Révolution française ne constitue pas une rupture dans l’histoire de France. Il y a pour lui une continuité entre l’avant et l’après. La Révolution n’est pas sortie de rien. L’Ancien Régime était fondé sur un terreau de liberté qui contenait ainsi les premiers germes de son effondrement. Pour Tocqueville, la Révolution ne fit qu’abolir les derniers privilèges féodaux pour compléter les libertés déjà acquises progressivement jusqu’au XVIIIe siècle.

L’extrait présenté ci-dessous est tiré d’un des derniers chapitres du livre. Dans les pages précédentes, Tocqueville montra en quoi maintes libertés que l’on croit faussement être les fruits de la Révolution existaient déjà durant l’Ancien Régime. Après avoir minutieusement reconstitué ce paysage pré-révolutionnaire, il montre comment la Révolution en est sortie presque nécessairement.

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Quelle place pour le service public ?

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Alain MadelinINTRODUCTION

La question de la place du service public est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. En effet, le gouvernement Raffarin est actuellement en train de plancher sur le problème des retraites, et les différences sociales entre le régime de cotisation des salariés du privé et des salariés du public sont aujourd’hui dévoilées au grand jour. Alors que l’ensemble de la droite française serait pour un alignement du public sur le privé, la gauche souhaiterait l’inverse, c’est-à-dire l’alignement du privé sur le public, en ce qui concerne les acquis sociaux.

Mais ce débat révèle en fait une question de fond beaucoup plus polémique : quelle est la place du service public ? Un des grands désaccords gauche – droite repose sur ce problème. Vaut-il mieux se placer dans une optique plutôt socialiste, qui prône un contrôle de l’état dans les entreprises, ou au contraire plutôt libérale, qui défend quant à elle l’initiative individuelle et un désengagement de l’état ? Une autre question s’ensuit : qu’entend-t-on vraiment par service public : serait-ce se limiter simplement au tâches régaliennes, ou bien doit-on s’étendre à d’autre activités telles que la production d’énergie, la télécommunication ou les transports ?

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