Articles pour le tag: Mai 68

Clash avec Vincent Cespedes

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Archéologie du clash« Alors Vincent, t’as voulu te la jouer, ben je vais te montrer comment l’emploi de ma raison critique dépasse largement tes petites gesticulations et les cris d’oiseaux qui en sortent. » Voilà donc Mai 68 selon Cespedes selon Wikipedia. Autre ressort du clash qu’il ne faut pas oublier : je m’en fous de ce que dit le mec en face, je ne clashe [1] que pour parler de moi, et c’est comme ça que je gagne (ou que Booba pulvérise Sinik) [sauf que là je vais perdre, parce que Vincent, ben il ne le lira jamais]. Du coup j’ai le droit de ne parler que de ce que les autres connaissent, soit de la page Wiki sans avoir lu le livre.

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Qu’est-ce que l’humanisme ?

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Michel FoucaultJ’entends par humanisme l’ensemble des discours par lesquels on a dit à l’homme occidental : « Quand bien même tu n’exerces pas le pouvoir, tu peux tout de même être souverain. Bien mieux : plus tu renonceras à exercer le pouvoir et mieux tu seras soumis à celui qui t’est imposé, plus tu seras souverain. » L’humanisme, c’est ce qui a inventé tour à tour ces souverainetés assujetties que sont l’âme (souveraine sur le corps, soumise à Dieu), la conscience (souveraine dans l’ordre du jugement ; soumise à l’ordre de la vérité), l’individu (souverain titulaire de ses droits, soumis aux lois de la nature ou aux règles de la société), la liberté fondamentale (intérieurement souveraine, extérieurement consentante et accordée à son destin). Bref, l’humanisme est tout ce par quoi en Occident on a barré le désir du pouvoir – interdit de vouloir le pouvoir, exclu la possibilité de le prendre. Au cœur de l’humanisme, la théorie du sujet (avec le double sens du mot). C’est pourquoi l’Occident rejette avec tant d’acharnement tout ce qui peut faire sauter ce verrou. Et ce verrou peut être attaqué de deux manières. Soit par un « désassujettissement » de la volonté du pouvoir (c’est-à-dire par la lutte politique prise comme lutte de classe), soit par une entreprise de destruction du sujet comme pseudo-souverain (c’est-à-dire par l’attaque culturelle : suppression des tabous, des limitations et des partages sexuels ; pratique de l’existence communautaire ; désinhibition à l’égard de la drogue ; rupture de tous les interdits et de toutes les fermetures par quoi se reconstitue et se reconduit l’individualité normative). Je pense là à toutes les expériences que notre civilisation a rejetées ou n’a admises que dans l’élément de la littérature.

Michel Foucault, « Par-delà le bien et le mal », novembre 1971 in Dits et écrits, I, p. 1094-1095.

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