Finkielkraut a aussi un cœur qui sait battre quand il le faut
D’aucuns en doutaient, mais Alain Finkielkraut a bien un cœur. De ses yeux, des larmes peuvent même jaillir, lorsque l’émotion est justifiée. Il n’est pas cet homme froid et rationnel que l’on aurait pu penser. En cet homme, il y a de l’homme.
Je me souviens très bien de cette rencontre qui a changé ma vie. C’était en juillet 1974. J’avais passé, deux ans avant, l’agrégation de Lettres Modernes. Je lisais déjà de la philosophie avec une déférence craintive (qui ne m’a toujours pas quitté) mais sans avoir été jamais ému aux larmes par aucun philosophe. J’étais donc dans une librairie du boulevard Saint-Michel à Paris, cherchant sans très bien savoir ce que je cherchais, misant sur une apparition pour décider de ma lecture de vacances. Tout d’un coup, mon regard a été arrêté par un beau et fort volume bleu nuit : Totalité et infini d’Emmanuel Lévinas. Je n’avais jamais étudié cet auteur alors confidentiel mais je connaissais l’existence des Lectures talmudiques. J’ai donc sorti Totalité et infini de son étagère, je l’ai feuilleté et j’ai vu qu’il était question du visage. Fasciné par cette épiphanie charnelle dans un discours spéculatif, j’ai acheté l’ouvrage et je l’ai lu, en trois jours, le cœur battant.
Alain Finkielkraut (avec Peter Sloterdijk), Les battements du monde, p. 25.
Kant fut tiré de son sommeil dogmatique par Hume, et interdit de promenade par Rousseau. Finkielkraut découvrit quant à lui grâce à Lévinas sa vocation philosophique. Merci Manu.
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5 juin 2011 à 21:56 Luccio[Citer] [Répondre]
« cette épiphanie charnelle dans un discours spéculatif », pas mal comme formule.
6 juin 2011 à 2:34 aa[Citer] [Répondre]
Finkielkraut un homme rationnel? Son tribalisme est souvent la cause de ses prises de position vaseuses: défense acharnée d’ un pedophile en cavale, propagande en faveur d’ un état-racaille qui viole ( lui aussi, décidément) en permanence le droit international …
6 juin 2011 à 8:38 Gnouros[Citer] [Répondre]
Me semble qu’il exprime souvent, dans l’opposition scolaire raison/passion, sa préférence pour la première : que l’agir ne doit pas être fondé sur l’une ou l’autre émotion, mais au contraire sur la partie intelligente de l’âme, comme qu’il dirait Platon.
Tribalisme, communautarisme, nationalisme, patriotisme, chauvinisme et autres -ismes des uns ne désignent la plupart du temps que l’attachement à une communauté des autres. Certains veulent tantôt réhabiliter l’idée de Nation, tantôt non, selon que cela concorde ou non avec leurs intérêts du moment.
Certes. Et aussi du bilan de Raymond Domenech, ce qui est bien plus grave.
Parle-t-on ici de ce même état reconnu par l’ONU, qui encore jusqu’à peu était la seule démocratie de la région ?
5 février 2013 à
[…] également grand penseur du « carnophallogocentrisme [1] » et de la domination masculine [2] − qui avait réussi, souvenons-nous en, à tirer quelques larmes à Alain Finkielkraut : L’altérité et la dualité ne disparaissent pas dans la relation amoureuse. L’idée […]
6 février 2013 à 17:25 El pibe de oro[Citer] [Répondre]
tu l’as chopée où la photo de Finky en train de chier?
6 février 2013 à 17:48 Oscar Gnouros[Citer] [Répondre]
Voici un nouveau genre : le point Godwin scatologique.