Louis ArmstrongOn glose souvent sur les chanteurs et groupes de musique ayant réalisé une reprise. En fait, on a tôt fait de leur jeter la pierre. Mais il semble que l’on puisse distinguer entre deux sortes de reprises.

Les premières sont celles qu’un artiste réalise uniquement dans un but commercial, pour tenter de profiter du succès du morceau qu’il reprend. Là se trouvent les chanteurs auxquels on peut jeter la pierre.

Mais les autres reprises correspondent, il me semble, à une motivation plus louable. Un artiste, ayant éprouvé tel sentiment face à un morceau, désire réinterpréter ce morceau en l’orientant dans une autre direction, de manière à faire sentir autre chose. Certains morceaux furent tellement repris qu’il est difficile de connaître le premier interprète, et même le connaissant, de savoir si c’est bien lui qui l’a le mieux interprétée.

Ainsi en est-il par exemple du célèbre Summertime en Jazz. Cette chanson fut tellement reprise qu’il est impossible de déterminer qui l’a interprétée de la façon la plus vraie. De Louis Armstrong à Billy Stewart, il y a un monde. En tout, il y aurait plus de 10000 versions connues de ce morceau. C’est comme si cette chanson vivait désormais d’elle-même, indépendamment de ses interprètes. Elle s’abstrait du réel, devient orpheline de ses auteurs. Elle devient adulte, car capable de vivre sans ses parents, sans Gershwin.

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