Jacques VillegléJacques Villeglé (Quimper 1926) n’est pas qu’un simple lacéreur (lacérateur ?) d’affiches. Cet ambassadeur de la réalité citadine, qui colla les murs des rues sur les murs des musées, fut aussi un grammairien de l’urbanité. En 1969, lendemain de révolution, alors que De Gaulle reçoit Nixon, il reconstitua cet alphabet socio-politique qui sans cesse hurle sur les murs de nos villes, composé de ces lettres détournées de leur calligraphie orthodoxe par les tags ou autre graffitis.

Le A s’encercle anarchiquement, le C croissant étoilé s’affronte au D qui s’arrondit et se barre horizontalement, la croix dans le cercle du celtisme […], le E devient les trois flèches barreuses de Tchakhotine, pour contre-attaquer le F le svastika, tourbillon créationnel funestement détourné par les nazis, comme le N et le Z, le G, une faucille étoilée brochée d’un marteau, et dans le H s’inscrit : le I et le S, le I se strie, le J reste vierge, le K, le P, le R deviennent le chrisme de la propagation de la foi…

Jacques Villeglé, Abécédaire désordonné

Jacques Villeglé, Abécédaire désordonné

Jacques Villeglé, Divination

Jacques Villeglé, Divination

Jacques Villeglé, Ecritures

Jacques Villeglé, Ecritures

Jacques Villeglé, Les murs ont la parole

Jacques Villeglé, Les murs ont la parole

À voir au Centre Pompidou jusqu’au 5 janvier 2009. Après, tant pis.

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