Gilles DeleuzeLa philosophie critique de Kant écrit par Deleuze fut publié en 1963. Ce texte est souvent présenté comme une synthèse claire et précise pour tout étudiant français laissé stoïque par les mystères du kantisme. Il s’avère en fait que cet écrit, par son style très ramassé et peu didactique, est difficilement accessible pour qui n’est pas initié. Comment résumer les trois sommets de la philosophie occidentale moderne que sont les Critiques en si peu de pages sans perdre son lecteur ? Il s’agit plutôt d’une longue fiche de lecture de Deleuze sur les Critiques, publiée au PUF car à l’époque, le blog n’existait pas. Sinon, il aurait fait comme moi. Voici donc une ébauche de fiche de lecture sur cette fiche de lecture. L’intérêt ? Au moins celui d’avoir permis d’écrire cette courte présentation qui est comme un premier coup de marteau sur le mythe du Grand Professeur et Pédagogue Gilles Deleuze.

INTRODUCTION – La méthode transcendantale

1 – La raison selon Kant (p 5)

La philosophie est pour Kant « la science du rapport de toutes connaissances aux fins essentielles de la raison humaine » ou comme « l’amour éprouvé par l’être raisonnable pour les fins suprêmes de la raison humaine »

Ces fins sont la culture. Il y a ici une lutte à la fois contre l’empirisme et le rationalisme dogmatique.

 

  • Contre l’empirisme :

    « La fin dernière est une fin telle que la nature ne peut suffire à l’effectuer et à la réaliser en conformité avec l’idée, car cette fin est absolue »

    Justification :

    • argument de valeur : pourquoi une valeur supérieure si les même fins que l’animal ?

    • argument par l’absurde : si la nature voulait réaliser ses fins, elle se serait adressée aux instincts.

    • argument du conflit : comment deux sortes de fins peuvent s’opposer dans l’homme ?

 

  • Contre le rationalisme :

    L’individu appréhende une réalité transcendante comme objet de ses fins. « Une fin est une représentation qui détermine la volonté » Les fins de la raison est la raison elle-même. Une critique immanente, la raison comme juge de la raison, tel est le principe essentiel de la méthode transcendantale. Cette méthode veut : 1) chercher la vraie nature des intérêts ou fins de la raison 2) les moyens de réaliser ces intérêts.

 

2 – Premier sens du mot faculté (p 8)

ie: facultés de l’esprit : facultés de connaître, de désirer.

La question est de « savoir si chacune de ces facultés…est capable d’une forme supérieure. »

Elle a une forme supérieure si elle trouve en elle-même la loi de son propre exercice. La faculté est autonome.

 

3 – Faculté de connaître supérieure (p 9)

Une représentation ne suffit pas par elle-même à donner une connaissance, il faut aussi en sortir pour en « reconnaître une autre comme lui étant liée (p 9) »

La connaissance est synthèse de représentations. La synthèse est inférieure lorsqu’elle est empirique. Elle est supérieure lorsqu’elle est a priori.

« Connaissance rationnelle et connaissance a priori sont choses identiques (p 10) »

L’intérêt spéculatif de la raison porte sur les phénomènes et seulement sur eux.

 

4 – Faculté de désirer supérieure (p 11)

 

 

CHAPITRE PREMIER – Rapport des facultés dans la critique de la raison pure

1 – « a priori » et transcendantale (p 19)

Les critères de l’a priori sont le nécessaire et l’universel. Il est indépendant de toute expérience car elle ne donne jamais rien de nécessaire et d’universel.

Pour Hume, on ne connaît pas lorsque l’on constate, mais quand on juge. Par exemple, non pas quand je dis « j’ai vu le soleil se lever 1000 fois », mais lorsque je dis « le soleil se levra demain »

L’espace et le temps sont des présentations ou intuitions a priori : l’entendement dispose de concepts a priori (catégories) se déduisant des formes du jugement.

Transcendantal désigne le principe en vertu duquel l’expérience est nécessairement soumise à nos représentations a priori.

Transcendantal qualifie le principe d’une soumission nécessaire des données de l’expérience à nos représentations a priori, et corrélativement d’une application nécessaire des représentations a priori à l’expérience.

 

2 – La révolution copernicienne (p 22)

Hume (~ Leibniz ??) parlait d’une harmonie préétablie entre la Nature (l’objet) et la nature humaine (le sujet).

Kant substitue à cette idée d’une harmonie préétablie entre sujet et objet le principe d’une soumission nécessaire de l’objet au sujet.

Il y a ainsi une faculté législative dans l’être raisonnable, il va écrire la loi de la nature. Avant, il se soumettait à la Nature. (révolution inspirée de Descartes ??)

Kant ne propose pas un idéalisme subjectif mais bien plutôt un réalisme empirique : les phénomènes ne sont pas des apparences, ni des produits de notre activité.

Le rapport du sujet à l’objet s’intériorise.

 

3 – La synthèse et l’entendement législateur (p 24)

Représentation veut dire synthèse de ce qui se présente.

La synthèse pose le divers comme occupant un certain 1) espace et 2) temps.

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