Avez-vous déjà eu un désir vraiment original ? Avez-vous trouvé le Rock’N’Roll cool sans voir un type cool en écouter ? Peut-être, ça arrive. Mais n’estimez-vous pas davantage les conseils de ceux que vous admirez, au point que cela puisse gouverner votre goût ? Ecoutez-vous ces derniers parce qu’ils savent repérer ce qui est bon, ou parce qu’est bon ce que ces derniers repèrent ?

Jouons le jeu d’une anthropologie du désir, et suivons Spinoza. Nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est bonne, mais c’est parce qu’elle est bonne que nous la désirons, dit-il approximativement dans son Ethique [1]. Présentons la chose en deux temps, l’appétit et le choix du plat [2].

Bon appétit bien sûr

« Proposition VI : Chaque chose, autant qu’elle est, s’efforce de persévérer dans son être.
Proposition VII : L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien en dehors de l’essence actuelle de cette chose.
Proposition IX : L’Ame en tant qu’elle a des idées claires et distinctes, et aussi en tant qu’elle a des idées confuses, s’efforce de persévérer sans son être […] et a conscience de son effort.
Scolie [3] (à la proposition 9)
Cet
effort, quand il se rapporte à l’âme seule, est appelé Volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l’Ame et au Corps, est appelé Appétit ; l’appétit n’est par là rien d’autre que l’essence même de l’homme, de la nature de laquelle suit nécessairement ce qui sert à sa conservation ; et l’homme est déterminé à le faire. »

Spinoza, Ethique III, traduction de Charles Appuhn

Qu’est-ce qui vous définit (votre essence) ? Et bien c’est votre effort pour rester tel que vous êtes. Ce que vous êtes maintenant, vous voulez l’être ensuite. Si une pierre n’a qu’a compter sur son inertie pour rester ce qu’elle est, un animal doit s’efforcer de manger pour se maintenir. Et toi, cher lecteur, combien d’efforts pour entretenir ce beau merdier ? Efforts de culture pour l’esprit, exercices pour le corps, et ménage pour ta maison [4]. Que d’obstacles à surmonter et de choses à dominer.
Ainsi faut-il manger pour vivre. Tel est le problème de l’appétit. « Bon appétit », se disent faiblement les petites natures assises autour d’assiettes contenant le nombre de protéines nécessaires pour tenir jusqu’au prochain repas. C’est l’appétit de la vie au régime sec, cette vie qui ne songe qu’à survivre, la vie d’une carpe [5]. Mais qu’entonnent les Fourchettes au moment de s’attabler pour un repas gastro-astronomique ? « Bon Appétit ! » Leur plaisir vient davantage du repas que de la survie, car le mangeur y déploie une telle puissance qu’il en est joyeux, même s’il a mal au ventre. N’avez-vous jamais été ivre de bouffe ? Une vie de régime vaudrait à peine d’être vécue. Il faut vivre pour manger. Telle est la vie de l’Appétit, du moins de l’Appétit culinaire.
Certes la vie ne se limite pas à la nourriture ; si elle s’y limitait, il faudrait finir dans une Grande Bouffe. Il y a bien évidemment d’autres Appétits, de dépense, de culture, d’amour ou d’amitié ; et les rigueurs d’un régime permettent parfois de profiter de toutes ces joies. Il n’empêche, qui déclare « être gourmet mais pas gourmand » mérite la suspicion.

« Et pour vous, ce sera ? »

« De plus, il n’y a nulle différence entre l’Appétit et le Désir, sinon que le Désir se rapporte généralement aux hommes, en tant qu’ils ont conscience de leurs appétits, et peut, pour cette raison, se définir ainsi : le Désir est l’Appétit avec conscience de lui-même. Il est donc établi par tout cela que nous ne nous efforçons à rien, ne voulons, ni ne désirons aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons ».

Spinoza, Ethique, suite et fin de la scolie qui précède.

 

Choisir son plat est une affaire délicate. Idéalement il suffirait d’opérer une légère introspection, d’écouter son corps, et voilà. La conscience n’aurait qu’un rôle informatif, et le désir ne serait qu’un appétit exprimé. Quand l’appétit de la grenouille lui fait immédiatement gober tout truc noir qui bouge [6], celui de l’homme aurait à se transformer en désir exprimé.

un très très anglais désir

Mais nous ne sommes pas des grenouilles. Par exemple, à moins d’être très obtus, et même après avoir opéré une introspection sévère et définitive, vous saurez vous satisfaire d’une pizza dans une pizzeria,quelque soit par ailleurs votre envie de ragoût. Ouvert sur le monde que vous êtes (cette ouverture est une définition usuelle de la conscience [7]), vous arrivez à canaliser ou à transformer vos appétits, à les diriger vers des objets disponibles et précis. C’est là le désir.
Le désir peut aussi, chez les gens obtus qui déconnent, se diriger vers des objets peu raisonnables. Il est des pays où l’on consomme de la Jelly. Désirer, c’est prendre le risque de transformer ses appétits, d’être influencé par les autres ; c’est devoir désirer sans forcément savoir quoi désirer [8]. Telle est notre nature. Apparaîtra bon ce que nous désirerons, mais comment savoir ce que nous devons désirer ?

Arrivé au restaurant, quel plat choisir ?
Trois voies s’offrent à nous. L’expérience et les souvenirs, l’imagination et l’observation des autres, ou la raison qui concerne surtout les experts (cuisiniers, mères de familles [9], etc.). Certes vous commencez avec l’illusion de pouvoir profiter de tout, vous désirez toute la carte (ou tout comme). Mais il faut faire un choix. Que faites-vous quand vous n’avez ni habitude ni régime pleinement raisonnable ? Vous pouvez commander et partager en équipe, observer la salle ou recueillir l’avis de vos commensaux.

« Et toi, tu prends quoi ? »

Comment réagir face à un menu qui ne peut décider pour nous ? Comment sortir de cette situation d’angoisse ? Les plus paresseux laissent les autres choisir, les plus courageux réfléchissent. Mais comment expliquer qu’on en arrive à désirer ce que les autres désirent ? L’uniformité des natures et donc des goûts ? Sans doute, mais pas seulement. Au-delà du cas de la table, quittons Spinoza et suivons René Girard. Ce dernier a pour lui de s’intéresser davantage à la naissance des désirs qu’à la production des choix raisonnables, et d’être français [10].

Je vous laisse avec un long extrait (pour nous le premier paragraphe suffirait).

« Une fois ses besoins primordiaux satisfaits, et parfois même avant, l’homme désire intensément, mais il ne sait pas exactement quoi, car c’est l’être qu’il désire, un être dont il se sent privé et dont quelqu’un d’autre lui paraît être pourvu. Le sujet attend de cet autre qu’il lui dise ce qu’il faut désirer, pour acquérir cet être. Si le modèle, déjà doté, semble-t-il, d’un être supérieur désire quelque chose, il ne peut s’agir que d’un objet capable de conférer une plénitude d’être encore plus totale. Ce n’est pas par des paroles, c’est par son propre désir que le modèle désigne au sujet l’objet suprêmement désirable.
Nous revenons à une idée ancienne mais dont les implications sont peut-être méconnues ; le désir est essentiellement
mimétique, il se calque sur un désir modèle ; il élit le même objet que ce modèle.
Le mimétisme du désir enfantin est universellement reconnu. Le désir adulte n’est en rien différent, à ceci près que l’adulte, en particulier dans notre contexte culturel, a honte, le plus souvent, de se modeler sur autrui ; il a peur de révéler son manque d’être. Il se déclare hautement satisfait de lui-même ; il se présente en modèle aux autres ; chacun va répétant : « Imitez-moi » afin de dissimuler sa propre imitation.
Deux désirs qui convergent sur le même objet se font mutuellement obstacle. Toute
mimesis portant sur le désir débouche automatiquement sur le conflit. Les hommes sont toujours partiellement aveugles à cette cause de rivalité. Le même, le semblable, dans les rapports humains, évoquent une idée d’harmonie : nous avons les mêmes goûts, nous aimons les mêmes choses, nous sommes faits pour nous entendre. Que se passera-t-il si nous avons vraiment les mêmes désirs ? »

René Girard, La Violence et le sacré, p.217  (enfin y paraît, j’ai égaré mon exemplaire)

Ainsi le quidam moyen désire mais ne sait pas quoi désirer (existe, mais ne sait pas comment exister, avec quoi exister). Quand il croise un autre quidam heureux, il pense qu’ « en voilà qui ont tout compris », s’enquérant alors de sa recette. Le quidam cherche ce que les autres ont, puis désire l’avoir. Voici la conscience qui intervient. Qui dit conscience dit erreur possible, et je crois que c’est sa promotion qui rend mon collègue heureux alors que c’est son air heureux qui provoqua sa promotion.

Mais surtout, la conscience croit savoir et interprète les choses, puis je désire. Tiens ! On dirait du Aristote.

Syllogisme pratique de l’homme d’action

Majeure : « Il faut faire A pour être heureux »
Mineure : « La situation présente me permet de faire A »
Conclusion : Je fais A (une action).

Aristote, Ethique à Nicomaque (VII)

Le désir chez Girard :

Majeure : « En voilà un qui est heureux et qui possède A (femme, enfant, travail, gambas) »
Mineure : « Il a donc dû désirer A et se démener pour l’obtenir »
Conclusion : Je désire A.

N’oublions pas, pour compléter le tableau, qu’il est possible de tomber dans l’illusion rétrospective du manque : je le désire, donc il me manque, donc il m’a toujours manqué. Voilà pourquoi, au restaurant, face au menu, si je n’ai pas de désir particulier, j’interroge les autres ; et l’enfant sans expérience avec davantage d’appréhension que l’adulte.

Petit conseil pour dîners importants

Au moment de commander et de consulter les avis, le démocrate interrogera tout le monde, l’ambitieux le dominant, et le gourmand l’expert en bouffe. Pronostic facile à risquer, car au-delà de la ruse, c’est avec une certaine naïveté que l’on veut copier ses modèles.
Sachez, lorsque vous dînerez avec votre patron, que vous tenterez de l’imiter par stratégie et par désir. Alors, pris par votre désir, vous pourriez vous méprendre. Gardez-vous en : il faut imiter votre patron dans son imitation et non dans les objets qu’il choisit. Car votre patron lui aussi imite quelqu’un (un individu réel ou un type idéal), et il désire davantage lui ressembler qu’il désire tel ou tel plat. S’il choisit franchement un plat, choisissez aussi franchement, quel que soit le plat. S’il demande conseil, demandez aussi conseil, vous créerez la connivence désirée. Vous passerez pour un qui sait manger comme le font les puissants.
A mon humble avis vous pouvez élargir cela à d’autres sphères. Mais surtout, et encore plus fort, faites à votre façon, et devenez celui qu’on désirera imiter. Bref, comme le disent les livres de développement personnel, prenez de l’assurance [11] [note importante réservée aux professionnels et à mes intérêts pécuniaires : messieurs les investisseurs, veuillez la lire].

Qu’on imite surtout n’importe quoi

Compliquons un peu. On imite même les désirs de ceux qui ne sont pas entièrement heureux. Il suffit qu’ils aient l’air de tenir à l’objet qu’ils désirent. Chacun éprouve de la joie à désirer [12], et n’importe quel modèle vaut mieux que pas de modèle. Le modèle de l’ambitieux aux pieds nus est ainsi sympathique à tous. Et même le modèle du désir ascétique de dépasser tous les désirs vaut mieux que de ne rien désirer, car « l’homme préfère encore vouloir le rien plutôt que de ne rien vouloir », comme le remarque Nietzsche dans la Généalogie de la morale.
On devine toute la tristesse qu’implique une vie sans désir, aveugle à ses désirs. Qui ne désire rien semble déjà mort. Cette absence de désir paraît aussi contagieuse que les désirs ; désirer aussi s’apprend, sans doute par imitation (or l’imitation vient du désir, cercle délicat à entretenir).

Quel critère fait alors le désirable dans toute sa désirabilité [13] ? Le bonheur affiché par le modèle qui désire ? Pas forcément. Et si c’était le caractère irrésistible du désir ? Quel serait alors l’indice (ou l’apparence) d’un tel caractère irrésistible ? Sans doute la condamnation, publique ou rationnelle. Voilà pourquoi cet animal si proche de nous, le jeune, adore l’interdit, le dangereux ou le réprouvé : la cigarette, le binge drinking ou les boys band [14]. Expliquons-nous.

Tout d’abord, détachons le désirable du goût. Du goût, classiquement on se demande s’il se fonde dans le sujet ou dans l’objet, ou si le goût pour le beau ressemble au goût pour le ragoût. Du désir, que vous soyez spinoziste ou que vous considériez plus sobrement le désir de l’ado pour un objet qu’il ne connaît ni de près ni de loin, une chose est sure : c’est parce qu’on désire une chose qu’elle devient désirable.
Et que fait
l’ado qui ne sait quoi désirer ? Armé du seul aiguillon du désir et de sa possibilité, plutôt que celui du bonheur ou du goût, il n’hésitera pas à imiter les désirs de ses camarades malgré leur mauvais goût. Bien pis, il pourrait désirer non pas malgré, mais à cause du mauvais goût. Je suis un jeune qui veut être comme tous les jeunes ; or il existe de la musique de jeune, dont les adultes disent que ce n’est que de la musique de jeunes ; donc je vais désirer cette musique que doit désirer tout jeune. Du point de vue du désir, il fallait qu’existe un groupe comme les Spice Girls, et ce n’est que par hasard que tout n’est pas mauvais chez elle [15].
De même, il fallait qu’une des filles de M. A n’écouta pas la même musique que lui. Ce n’est que par hasard (toujours du point de vue du désir et non de celui du goût) que cette dernière écoutait Claude François, et qu’il apprécia. Mais peut-être suis-je un peu naïf et la convergence des goûts ne fut-elle pas le fruit du hasard. Elle put être affaire de bon goût, ou bien bourdieusienne — Bourdieu rapportant
l’imitation à la distinction sociales (imiter ceux qui nous ressemblent et (/pour ?) se distinguer de ceux à qui on ne veut pas ressembler).
Bref,
ce n’est pas uniquement par hasard que les jeunes écoutent une musique que les adultes qualifient de « n’importe quoi ». Qu’ils continuent de l’écouter ensuite n’est pas guère plus étonnant. Qui a dit que l’on grandissait vraiment ? [16] (ou que la musique est une affaire d’adulte).

Prolégomènes pour une propagande efficace

Que peut désirer l’enfant qui veut être, non pas un jeune, mais un adulte ? Un travail, des responsabilités, une bagnole ? Certes, s’il sait jouer, s’il a appris à imaginer. Mais pour le petit qui n’a pas d’imagination, qui n’a pas appris à imaginer ; pourvu qu’il veuille n’importe quoi d’adulte plutôt que rien ? Un partenaire de jeu coquin ? Difficile à obtenir. Alors un truc tangible, facile à obtenir, que même les adultes désirent. Chez nous, une cigarette.

Loin d’analyser l’attrait secret pour un symbole phallique, et au risque de passer à côté d’une explication archéologico-psychanalytique de qualité dévoilant l’origine de votre goût pour la cigarette, et donc loin de vous proposer le secret d’une origine faisant office de clef pour que vous arrêtiez de fumer, je vous propose un propos simple. Car je ne m’adresse pas ici aux fumeurs, mais à tous. Tout d’abord parce qu’il ne s’agit pas d’engueuler les adultes ou d’oublier que la cigarette est aussi un plaisir ; il ne s’agit pas de culpabiliser son monde. Je ne suis pas du gouvernement, du moins pas aujourd’hui. L’enjeu est de travailler à ne pas éveiller l’envie.

Imaginez, à la fin d’un bon repas, l’adulte sortir sa cigarette, tapoter son paquet sur la table  et jouir de ce moment où il fume ; puis glisser, devant les petits, un message du type « Faites ce que je dis et pas ce que je fais ». Comment le jeune enfant peut-il y voir autre chose qu’un désir plus fort que la précaution, plus fort que la raison, plus fort que l’adulte ? La parole s’oppose moins au geste qu’elle ne le met en scène ; elle prétend dissuader mais renforce en fait le désir pour l’imitation du geste. Voilà donc un « vrai truc d’adulte », un désir éminemment désirable, du moins chez le petit non fumeur.
Expliquer les dangers du tabac en roulant son clope, voilà de quoi faire briller les yeux des petits. C’est d’ailleurs un des plaisirs de l’enfant fumeur en nous. D’ailleurs, mon petit, sache que tu peux tout autant frimer en racontant des histoires. (Une fois j’ai mangé un asticot, mais les petits m’ont appelé « l’asticot ». Très inefficace).

Lorsque j’étais petit garçons, je repassais mes leçons… mon papa ne fumait pas, et ma maman quittait le salon pour aller fumer dans l’entrée ou la cuisine. Je leur dois de n’en avoir jamais eu envie. Peut-être étais-je déjà timoré et rationnel, mais plus sûrement ne m’ont-ils pas vraiment offert le spectacle d’une joie à fumer (hormis le cigare paternel pendant quelques années). Et plus sûrement m’ont-ils poussés à imiter d’autres de leurs désirs adultes. Mais il est évident qu’il faut occuper les enfants, et que c’est bien plus facile à dire qu’à faire. A nouveau, merci maman, merci papa.

Où l’on propose une propagande efficace

Voilà pourquoi je propose au Ministère compétent de lancer la campagne suivante : « Fumer, c’est un truc de gamin ».

Messieurs-dames les créatifs, à vous ! Mais je vous en prie, ne mettez pas des enfants heureux face à des enfants tristes : les enfants tristes voudront jouer aux adultes faute de pouvoir jouer aux enfants heureux. C’est d’ailleurs ce que disait plus ou moins un vieux reportage, et j’ai bien conscience que nombre de publicitaires doivent être au courant de ces petits trucs. Mais apparemment, chez les gentils [17], et peut-être à cause de gens trop précautionneux, on ne s’est pas encore lancé dans la bonne idée. En tout cas, brave gens créatifs, si vous ne trouvez pas, je tâcherai de vous trouver des trucs [18].

Et puis avec un peu de pot, comme effet secondaire, on arrêterait d’embêter les honnêtes gens en les culpabilisant. Culpabiliser un type, c’est culpabiliser l’enfant en lui. Faites-gaffe, enfin ! Faut pas embêter les enfants. Leur proposer des alternatives à la limite, mais les embêter, non.

 

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[1] Il va de soi qu’est approximatif ce résumé de la doxa.
[2] Ceux qui connaissent sauront survoler, ou corriger.
[3] C’est dans les scolies de Spinoza devient plus abordable quand on l’aborde par extrait ; dans les années d’après 68 et peut-être même d’avant, on aimait bien dire qu’il y avait deux Spinoza, celui des propositions et celui des scolies.
[4] Nous ne parlerons pas ici du travail, c’est trop triste.
[5] Je vole cet exemple à Nietzsche, et j’invite chacun à passer plusieurs heures à comprendre et méditer, peut-être même crayon à la main, ces quelques pages du Crépuscule des idoles.
[6] Je ne trouve pas d’article référencé évoquant cela, si jamais quelqu’un a.
[7] Et au moins autant allemande qu’usuelle, voire phénoménologique, voire heideggerienne, voire nazie, imaginent les âmes chagrines.
[8] On pourrait compliquer : 1) (i) l’homme ne sait jamais ce qu’il appète, c’est obscur, (ii) donc il peut se rater et désirer des choses qu’il n’appète pas vraiment ; mais 2) (iii) l’obscurité peut être le signe que l’appétit exact n’existe pas, (iv) donc le désir est nécessaire pour que l’appétit soit satisfait : ainsi 3) (v) désirer, c’est prendre le risque de réaliser nos appétits comme de les corrompre, de connaître la joie et la sérénité comme l’affliction et la tristesse.
[9] Alors sous couvert de provoc’ et d’énerver ce bon Oscar Gnouros qui dirige Morbleu, c’est plutôt l’occasion de faire coucou à ma maman et de la remercier pour tous ses efforts lors de mon enfance. Maman je t’aime.
[10] Peut-être même ne croit-il pas au choix raisonnable.
[11] Si une entreprise de développement personnel veut que je fasse de ce petit billet une conférence, n’hésitez pas à me contacter : car ma version de chair et d’os est tout aussi charmante. Vous me désirez mais ne le savez pas encore.
[
12] En termes spinozistes il s’agit de la joie issue de la puissance qu’exerce l’appétit ; en terme rousseauiste existe un célèbre texte que l’honnête homme trouve dans les manuels (car il se tient loin des livres).
[13] Ce petit mot en -ité me donne la douce impression d’être un penseur du Moyen-Âge.
[14] Ou la drogue, le porno, les gros mots et le poêle à mazout.
[15] C’est pourtant plein d’espoir que j’ai réécouté Wannabe.
[16] Un de mes amis m’a une fois écrit « Heureusement que les enfants ne savent pas ce que sont vraiment les adultes ».
[17] Oui, a contrario les publicitaires sont les méchants.
[18] J’adore parler à qui ne me lira jamais, c’est drôle ; encore que je pourrais signaler ce lien à des asso anti-fumeurs ; peut-être je vais le faire.