Gazouillis hebdomadaires – 2010-08-06
www.endredi(t) 6 août 2010, 4:55
- Julien Dutant habilement réfuté par un amateur total http://yoolink.to/aTf #
- BHL : le Mickael Vendetta de la philosophie ? #
- Talking Philosophy | Why won’t I read your work? http://yoolink.to/aTo #
- Descartes assassiné à l'arsenic, thèse d'un universitaire allemand ActuaLitté http://yoolink.to/aTq #
- la France a peur (et pourquoi aucun gouvernement, pas plus que la justice, ne fera rien) http://yoolink.to/aTz #
- Qui fait le plus l’amour ? http://yoolink.to/aTA #
- Inception, blockbuster philosophique http://goo.gl/fb/ok32e #cin
6 août 2010 à 19:37 Vlad[Citer] [Répondre]
A propos de BHL j’avais déjà osé le rapprochement…
http://unraleurdeplus.blogspot.com/2010/05/lindispensable-boursouflure-de-letre.html
Cordialement 🙂
6 août 2010 à 21:09 Moktarama[Citer] [Répondre]
Merci pour ce fabuleux lien vers la discussion entre Dutant et Ruben ! Comme quoi la branlette philosophique a encore beaucoup d’avenir dans notre pays (et que le message de Sokal & Bricmont n’est manifestement pas arrivé jusqu’en France) …
Je dois être trop utilitariste pour comprendre tout cela à sa juste valeur, mais lorsqu’un message devient complètement incompréhensible au commun des mortels (en gros, après le cinquième ou sixième échange, quand Durant rentre dans le jeu de « l’amateur » ) , il me semble que la validité de celui-ci en prend un sacré coup ! De là peut-être vient mon rejet des philosophes abscons (et le « manifeste » du sieur moins connu que Dutant me semble en être un bel exemple) …
Enfin, Oscar, vous avez eu là une brillante idée que publier vos gazouillements, je devrais peut-être m’en inspirer, ça relancerait un blog quelque peu à l’abandon… mais je dis beaucoup trop de choses insignifiantes pour oser les publier 😉
PS : je vous parlais la dernière fois de Lacan et de son utilisation à mon sens délirant de la dialectique (et des maths, mais n’y connaissant rien en ce domaine je m’y avance moins) . Voici deux liens qui disent bien mieux que moi ce que j’en pense : http://psymath.blogspot.com/2010/07/lacan-nest-plus-connexe.html & http://vdrpatrice.wordpress.com/2010/01/14/jacques-lacan-les-mathematiques-et-les-nombres-premiers/
7 août 2010 à 9:52 Oscar Gnouros[Citer] [Répondre]
@Vlad − Les grands esprits se rencontrent, les nôtres, comme ceux de Mickaël et Bernard-Henri.
@Moktarama − J’ai également beaucoup apprécié la discussion Dutant / Ruben, même si j’ai vite décroché quant à ce que prétendait affirmer le second. Nonobstant les avertissements de Sokal, j’ai pourtant essayé d’y trouver un intérêt − et sans doute y en a-t-il un −, comme j’essaie d’en chercher un dans Heidegger ou Deleuze (et même dans les textes d’un Luccio), et que je trouve parfois : derrière la brume conceptuelle et stylistique se trouvent parfois des trésors, et il vaut parfois la peine de se prendre des migraines (mais seulement parfois). Concernant Ruben, c’est après avoir découvert ses « aphorismes politiques » que j’ai renoncé complétement − qui pourtant semble être indépendant de son système, mais bon.
Effectivement, d’après ces textes, l’usage des mathématiques chez Lacan parait être de l’ordre de l’embrouillage formel, destiné avant tout à faire paraître scientifique et profond ce qui ne l’est peut-être pas, et qui ne mériterait même pas qu’on s’y arrête si cela avait été exposé clairement. J’écoutais les cours de Deleuze sur Spinoza, et à un certain moment, Gillou fait un usage semblable des mathématique en employant, si je me souviens bien, le calcul intégral ou les infinis de Cantor (je sais plus), alors qu’il avait le cours précédent prouvé son incompétence de géomètre en oubliant la façon dont on qualifie les triangles : isocèle, rectangle, et équilatéral devenaient des « je-sais-plus-quoi, je-sais-plus-quoi ».
En passant, je suis tombé par hasard sur vos échanges avec Thierry Crouzet, et je salue votre patience. Le crouzeisme est une pensée ambitieuse, mais dont je trouve également qu’elle se révèle parfois un poil trop dogmatique.
Quant à Twitter, j’ai utilisé cette extension WordPress pour les importer automatiquement : Twitter Tools. Visiblement, tout n’a pas fonctionné comme attendu, car il manque une sacrée poignée de gazouillis. Du reste, je suis sûr que le relatif abandon de votre blog, qui me chagrine beaucoup, n’est que passager.
7 août 2010 à 13:07 Moktarama[Citer] [Répondre]
@Oscar :
Sur ce blog du moins, un Luccio me semble d’une clarté lumineuse par rapport à la conversation que vous gazouilliiez 😉
C’est un point sur lequel je ne peux qu’être d’accord. Mais prenons l’exemple de Lacan : son approche conceptuelle de l’homme serait, grosso modo, qu’Objectivité et Réalité n’existent pas en sciences humaines, notamment parce que le langage est une expression fondamentalement non objective de la pensée et que la « pensée » même n’est jamais pure mais fondamentalement liée à l’individu.
Je fais de grosses réductions, certes, et Lacan aurait sûrement pu écrire un livre pour développer son approche. Etait-il pour autant nécessaire de créer une quasi secte et de noyer un concept finalement plutôt accessible dans un immense gloubiboulga d’approximations mathématiques et de langage hermétique (et interprétable dans de nombreux sens si on le décompose phrase par phrase) ?
On pourra me répondre qu’il a voulu le montrer par l’absurde (et ce fut assez réussi, quand on voit les véritables guerres que se mènent ses disciples, à l’instar de ce qu’a involontairement produit Debord avec les multiples rejetons du situationnisme) .
Toutefois, dans cette optique de démonstration par l’absurde, un Schopenhauer a réussi (pour ce qui est du discours) à le faire avec un opuscule de moins de 150 pages et avec une grande clarté… alors qu’il aurait pu créer un cercle de débats dans l’esprit d’un Zénon d’Elée, où chaque proposition était discutée dans les deux sens et à l’infini : remarquez, ça lui aurait certainement permis d’atteindre une gloire qu’il ne connût que fort brièvement et qui n’est encore aujourd’hui que fort petite au regard de celle du grand ennemi que représentait pour lui Hegel. Mais il est encore lu (et compris) un siècle et demi plus tard, et je ne suis pas certain que cela soit le cas pour certains des adeptes français présents ou passés du cocktail philosophico-scientifico-hermétique, qui connurent une gloire immédiate et des adeptes par milliers.
La réception du Sokal & Bricmont (et avant ça, celle de Sokal suite à l’affaire Social Text, si ça vous intéresse, j’ai aussi un pearltree sur le sujet avec notamment les nombreuses réponses de Sokal et un discours de Bouveresse concernant la réception du livre écrit avec Bricmont) est exemplaire à ce niveau : la violence verbale qui se dégagea du milieu philosophico-sociologique français était tellement disproportionnée qu’on sentait bien que ceux-ci avaient touché un point fort sensible. Et quand un Chomsky explique qu’il n’aime pas trop les intellectuels français pour leur goût de ce qu’il n’ose par politesse nommer branlette intellectuelle, on le comprend fort bien, et d’autant plus que ceux-ci sont de redoutables bretteurs du discours (ce qui rend très difficile l’échange, notamment avec l’usage de concepts hermétiques et sans référents externes) .
Votre exemple avec Deleuze est prégnant : quand on est incapable de comprendre des notions mathématiques de base, on s’abstient de faire des parallèles philosophiques avec des notions qui sont parmi les plus complexes de ce domaine. Le coup du théorème de Gödel est également magnifique à cet égard : on prend une proposition strictement mathématique pour en faire un argument d’autorité philosophique… mais un Le Goff nous répondrait que c’est là une habitude bien européenne et très historique que de piocher, citer de travers et user sans retenue de l’argument d’autorité 😉
Pour ce qui est de Crouzet, je vous félicite d’avoir lu (au moins en partie) notre conversation, qui se continue d’ailleurs brièvement dans le billet suivant , parce que j’ai eu le sentiment de me heurter à un mur, chaque succession d’arguments de ma part (et comme vous avez pu le lire, j’ai essayé le plus possible d’être concret dans mon approche) se terminant par un « je m’en fiche, ça marche pour moi et je le vois dans ma vie de tous les jours, et puis d’ailleurs les commentaires sont là juste pour s’amuser » ou par un « tu es individué puisque tu as une opinion personnelle » ; jusqu’à me faire fermement inviter à ne plus commenter chez lui, ce qui me semble quand même être le comble pour quelqu’un qui explique à tour de bras que c’est par la seule action individuelle (et inerindividuelle) que l’on va pouvoir changer les autres et se voit comme un chantre de la liberté totale… ici, l’ambition de la pensée me semble surtout être un hermétisme, qu’on ne pourra modifier quelle que soit la validité/fidélité (à défaut de Vérité ou de Réalité) des représentations et des notions historiques ou sociologiques que l’on propose alternativement. En cela Crouzet est effectivement un digne fils de la philosophie « à la française » . Bref, je suis très sceptique quand à la méthode Crouzet même en dehors de la validité de ses représentations, et cette validité me semble par ailleurs appuyée par bien peu d’indices empiriques ou expérimentaux si ce ne sont des parallèles avec des systêmes qui n’ont que peu à voir avec le sujet (tiens, ça me rappelle quelque chose… ).
L’abandon relatif de mon blog l’est effectivement, relatif… je changerai peut-être de support avant de continuer (over-blog ressemble de plus en plus à TF1 tant dans la lettre que dans l’esprit, et mes connaissances deviennent suffisantes pour mettre mes mains dans le cambouis numérique) , en attendant je commente chez les autres (qui, je l’espère, ne considèrent pas à l’instar de Crouzet que ceux-ci sont forcément inférieurs à une expression par des billets sur son propre support médiatique) .
Enfin, vu que je ne me lasse pas de poser des pavés chez vous, et que vous utilisez le flexible et extensible wordpress, pourriez-vous introduire la possiblité de prévisualisation, afin de faciliter la (enfin, chez Morbleu, surtout ma) relecture des commentaires ? Sinon, tant pis, mais cela favorise le maintien de fautes d’orthographes causées par la précipitation et l’absence de relecture hors du cadre d’écriture.
7 août 2010 à 17:04 Dédé lasardine[Citer] [Répondre]
« on peut, ici, chez nous, être tué pour un rien »
ou la propagande réactionnaire
http://moreas.blog.lemonde.fr/2010/08/04/le-crime-de-sang-ce-truc-d%E2%80%99un-autre-age/
et oui les chifrres sont têtus mais on a jamais aussi peu risqué de se faire tué dans l’histoire de notre pays …
8 août 2010 à 10:39 Gnouros[Citer] [Répondre]
@Moktarama − Vous avez tout dit. Quant aux commentaires, il devrait m’être possible de satisfaire cette requête.
@Dédé − Lien certes très intéressant, mais je ne parviens pas à situer ce à quoi vous faites référence. D’où provient votre citation ?
9 août 2010 à 1:51 DéDé LS[Citer] [Répondre]
Je fais référence à ce blaireau de Ménard, dans l’extrait de son émission qui précède le texte de Michéa, qui fait du Michéa.
En fait au lieu de rebondir sur les idées les plus intelligentes que contiennent ces gazouillis, je me contente, paresseusement, de relever la plus racoleuse….
5 octobre 2010 à 13:42 ruBen[Citer] [Répondre]
Désolé, mais il n’y a rien d’abscons dans mon texte.
Si ce qui suppose un chouïa de concentration est nécessairement abscon, alors où va-t-on ??
🙂
6 octobre 2010 à 8:02 Gnouros[Citer] [Répondre]
Je pense en effet que c’est plutôt le contraire : que tout ce qui est abscons implique nécessairement qu’il faille se concentrer (et non pas que s’il faut se concentrer, cela implique que ce soit abscons). Par contraposée, cela implique que si l’on a pas besoin de se concentrer, et bien ce n’est pas abscons. Or, on a besoin de se concentrer pour lire votre texte (prémisse que vous accordez dans votre commentaire), ce qui implique, non pas que votre texte soit nécessairement abscons, mais qu’en tout cas, il n’est pas impossible qu’il puisse l’être.
Mais trêve de rhétorique. Car quand on les considère, on voit bien que cette notion d’abscons n’est parfois que très relative, et sert parfois de prétexte à qui ne veut pas faire l’effort d’investir du temps à comprendre. Pour ma part, j’ai fait cet effort, et je n’ai pas compris ; dès lors, je n’en incrimine non pas les qualités de votre texte (qui trouvera, je n’en doute pas, un public à sa juste valeur dans les siècles à venir : certains naissent posthumes, comme disait Nietzsche), mais simplement celles de mon faible entendement qui ne parvient pas, malheureusement, à en déchiffrer les mystères.
En revanche, ce que j’ai parfaitement compris, ce sont vos quelques aphorismes politiques, que je vous félicite de n’avoir point dissimulé. Certains intellectuels cachent volontiers de manière hypocrite leurs opinions politiques, de peur que si elles étaient davantage connues, celles-ci disqualifient toute leur œuvre : ainsi Heidegger et ses épigones qui prennent soin de réfuter, nier, dissimuler toute contamination nazie de l’œuvre philosophique, voire tout nazisme tout court − et peut-être avec raison (au moins d’un point de vue stratégique), car certains, à tort ou à raison, jugent dénué de tout intérêt son œuvre au seul titre qu’il, et donc elle, soit nazi. Courageusement, vous ne cédez pas à cette facilité et assumez fièrement votre engagement que d’aucuns jugeraient, évidemment bien trop vite et faussement selon vous, fascisant. Lesquels en retour − si j’ai bien compris − vous accuserez systématiquement d’être islamistes.
6 octobre 2010 à 21:09 ruBen[Citer] [Répondre]
-> En vérité, j’ai plutôt abandonné cette idée ^^
J’ai par exemple tenté de discuter avec un antifasciste énervé. Il m’a d’emblée considéré comme son ennemi, comme l’ennemi du peuple, a qualifié mon intellectualisme d’irrationalisme fasciste, et a conclu qu’il fallait m’abattre ^^
J’ai répondu très tranquillement que je n’étais l’ennemi de personne, et que les gens me connaissant m’aimait bien. Puis je lui ai demandé s’il avait un ouvrage à me conseiller.
Bref. Au début je m’offusquais facilement d’être qualifié de fasciste ou raciste, tandis qu’aujourd’hui, la fausseté de tels jugements a tendance à m’amuser. Du reste, ces personnes sont inquiètes, tout simplement ; il est préférable de les rassurer plutôt que riposter une agressivité identique.
J’entendais par « abscons » que la concentration serait vaine.
Il est entendu que j’en suis premier coupable ; c’est un tort qu’une rédaction ne soit assez claire. J’aime la langue belle et pure de Boileau, et très peu le langage hermétique.
Au juste, je ne sais pas où est le courage. Il me semble bien plus simple de se présenter pour qui l’on est.
Bah c’est être libre.
c’est que mentir n’est pas sans courage : affronter un monde que l’on juge sinistre en affectant sa beauté ou simplement vivre en dissimulant, est, certes, lâche quant à sa conscience, mais courageux quant au constant effort sur soi que cela suppose.
J’applaudis au menteur : quelle force, quelle bienséance !