Omar SharifMonsieur Ibrahim et les fleurs du Coran fait partie de ce que l’auteur, Eric-Emmanuel Schmitt, a appelé « Le cycle de l’invisible », un ensemble de roman, ou plutôt de nouvelles, parmi lesquelles Monsieur Ibrahim occupe la 2ème place, après Milarepa, publié en 1997, avant Oscar et la Dame Rose, publié en 2002, L’enfant de Noé, publié en 2004 s’occupant d’achever ce cycle.

Monsieur Ibrahim est court, écrit à la première personne par Momo, diminutif d’abord de Moïse, puis de Mohammed, dont la vie va être chamboulée par sa rencontre avec Monsieur Ibrahim.

Momo habite la Rue Bleue, située dans un quartier Juif de Paris, mais dont la rue est également peuplée de prostituées. Momo découvre l’amour, la vie, à leur contact, en utilisant dans un premier temps l’argent qu’il accumula dans sa tirelire en cochon que son père, un avocat sans affaires à traiter avec lequel il vivait seul, lui avait offert.

Puis, piqué au vif, il se mit à voler son père, et enfin, l’épicier du coin, ou plutôt l’arabe du coin : Monsieur Ibrahim. Mais monsieur Ibrahim n’est pas arabe : il est perse, et musulman. Et ce n’est pas un musulman comme les autres : c’est un soufi. Celui-ci n’a de cesse de répéter qu’il sait ce qu’il y a dans son Coran.

La mère de Momo l’a quitté, lui et son père, il y a longtemps. Son père dit qu’elle est partie également avec son frère, Popol. Popol était le fils modèle aux yeux de son père, et Momo le voyait « comme l’antithèse de sa nullité ». Le père de Momo était dépressif, il ne s’est jamais remis de la mort de ses parents, victimes de la cruauté des nazis.

Afin de soutirer encore et encore plus d’argent à son père pour aller voir les prostituées, Momo a recourt à divers stratagèmes que Monsieur Ibrahim, avec lequel il se lie d’amitié chaque jour un peu plus, lui apprend : rallonger le bon vin de son père avec de la piquette, lui servir de la patté pour chat, rallonger son café avec de la chicorée.

Puis, le jour vient où le père de Momo s’en va, le laissant seul avec une somme d’argent modeste. Momo s’enfonce dans le désarrois : hier abandonné par sa mère, aujourd’hui par son père. Finalement, il n’était pas digne d’être aimé. Il simula que son père était toujours là jusqu’à ce que des policiers lui apprennent le suicide de celui-ci, sous un train, à Marseille. Momo demande alors à Monsieur Ibrahim de l’adopter, celui-ci acceptant de bon coeur.

S’en suivent alors des voyages, dans un premier temps en Normandie, puis vers le fameux « Croissant d’Or », d’où Monsieur Ibrahim était originaire. Ils y allèrent en voiture, que Monsieur Ibrahim acheta cash, alors que celui-ci n’avait pas le permis. Il rusa auprès du vendeur en lui présentant une lettre de « son ami Abdullah » en lui faisant croire qu’il s’agissait d’un permis de conduire. Et c’est ce même Abdullah qu’il voulait aller saluer.

Durant ce voyage, Monsieur Ibrahim continua son enseignement auprès de Momo : que l’on voit si les pays sont pauvres ou riches en fonction des poubelles, que l’on peut reconnaître un lieu de culte à l’odeur, comment danser autour de son coeur comme les derviches.

Arrivés proche du lieu de naissance de Monsieur Ibrahim, celui-ci demande à Momo de l’attendre pendant que Monsieur Ibrahim part « en reconnaissance ». Inquiet de son non retour, Momo décide après une longue attente de marcher jusqu’au village voisin, où il découvre avec effroi la voiture de Monsieur Ibrahim accidentée contre un mur, et Monsieur Ibrahim sur le point d’accomplir son dernier voyage auprès de son ami Abdullah.

Monsieur Ibrahim décède des suites de cette accident, et il supplie Momo de ne pas être triste. Celui-ci s’exécute. De retour à Paris où il rentra en stop, il se rendit chez le notaire, car il était désormais l’héritier de Monsieur Ibrahim. En plus de l’épicerie qui lui fut léguée, Momo reçu le Coran de Monsieur Ibrahim. À l’intérieur se trouvait des fleurs bleues séchées, et une lettre de son ami Abdullah.

Ce récit fut adapté pour le grand écran par François Dupeyron, avec Omar Sharif dans le rôle de Monsieur Ibrahim, rôle qu’il joua à merveille en 2004.

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